À l’adolescence, elle voit un film de Jean-Luc Godard avec Anna Karina et se dit : « Paris, c’est ici qu’il faut vivre. »
Une fois arrivée, elle joue à la boulangère comme Kiki la petite sorcière, vend des habits aux parisiennes, tout en suivant des cours de cinéma pour décortiquer tout le charme de la Nouvelle Vague. Mais elle n’est pas venue seule du Japon, elle a aussi amené avec elle toute la musique qu’elle avait en tête. Elle devient une des trois filles du Konki Duet, pop électrisante, où se mêlent et s’emmêlent japonais, français et anglais. Puis Kumi se transforma en Kumisolo, pour accomplir seule une musique entêtante bercée de diverses inspirations allant de Bob Dylan à Elli et Jacno. Évoluant sans cesse, Kumi est partout à la fois.
Dans les vagues, sa peau pâle, éclairée par le clair de lune, vous invite à l’embrasser sur un air de surf music. Dans vos oreilles, elle saura jouer la femme japonaise et faire vibrer la corde sensible du shamisen. Dans les transports en commun, Kumi fait chanter le quotidien, tout comme Jacques Demy faisait chanter les mécaniciens. Dans les supermarchés bios, un appel au vol est lancé, mais ne le prenez pas trop au sérieux au risque de vous faire traiter de chapardeuse. Et après des années en France, Kumi nous montre qu’elle a fait beaucoup de progrès en français mc solaarien, et avoue (enfin!) être une victime de la mode.
(Aurélie Badoc)